Benjamin Banneker, né le dans le comté de Baltimore, dans l'actuel État du Maryland des États-Unis, et mort le au même endroit, est un astronome, mathématicien, fabricant d'horloges et éditeur afro-américain. C'est une figure historique célébrée à Baltimore et dans le Maryland.
Benjamin Banneker
Benjamin Banneker
Biographie
Naissance
Ellicott's Mills, Oella dans le comté de Baltimore
Décès
(à 74 ans) Oella (en)
Nationalité
Américaine
Activités
Mathématicien, agriculteur, inventeur, éditeur ou éditrice, astronome, horloger, naturaliste
Benjamin Banneker né à Ellicott's Mills Historic District(en) près d'Oella, Maryland(en) dans le comté de Baltimore est le fils d'esclaves affranchis originaires de la Guinée, Robert et Mary Banneky, cette dernière est la fille d'une anglaise et d'un esclave afro-américain affranchi. Sa famille habitait le comté de Baltimore qui comptait, à l'époque 13 000 Blancs, 4 000 esclaves afro-américains et 200 afro-américains libres ou affranchis[1],[2],[3],[4],[5],[6],[7].
Le nom de Banneker est une anglicisation du nom africain Bannaky ou Banneki qui serait de lignée royale[5],[8].
Benjamin grandit dans la ferme de ses parents avec ses trois sœurs, sa mère lui apprend à lire, ce qui lui permettra de suivre des cours dans une école tenue par des Quakers[3],[6].
À l'âge de 21 ans, Benjamin Banneker découvre le fonctionnement d'une montre à gousset qui sonnait à chaque heure chez son voisin, Joseph Levi, et l'emprunte pour fabriquer des répliques en bois de chaque pièce. Il finit par commercialiser ses horloges en bois. Un de ses clients est Joseph Ellicott(en), un géomètre qui a besoin d'une horloge très précise pour effectuer ses calculs de localisation des étoiles dans le ciel, qui lui servent à localiser ses positions terrestres. Ce dernier, impressionné par le travail de Banneker, lui prête des ouvrages de mathématiques et d'astronomie[9],[10].
Après le décès de son père en 1759, il continuera à gérer la plantation de tabac familiale jusqu'en 1788. Il établit un système d'irrigation permettant de mettre la plantation à l'abri de la sécheresse[9].
Le citoyen américain
Pendant la guerre d'indépendance, Banneker conçoit une ferme, selon de nouvelles règles agronomiques, dont le blé cultivé permet d'éviter la famine aux jeunes soldats américains.
En 1791, Benjamin Banneker est appelé pour assister Andrew et Joseph Ellicott ainsi que Pierre Charles L'Enfant pour construire la nouvelle capitale des États-Unis, Washington (district de Columbia). En 1793, l'architecte Pierre Charles L'Enfant, à la suite d'un désaccord, claque la porte en emportant les plans de la ville, Banneker fort de sa mémoire prodigieuse, reproduit de mémoire une partie des plans de la ville nouvelle de Washington[11],[12].
La correspondance avec Thomas Jefferson
Cette même année, le 19 avril 1791, il décide de prendre la défense des Afro-Américains, en écrivant à Thomas Jefferson, l'auteur de la Déclaration d'indépendance[13].
Dans cette lettre[14] il écrit notamment: «Nous sommes divers socialement, nos religions différent, mais nos différences sociales et de couleur ne doivent pas nous faire oublier que nous appartenons tous à la même famille humaine, dans la même filiation divine[13].» Jefferson lui répond[15]: «Je vous remercie vivement pour votre lettre, j'ai pris plaisir à lire les preuves que vous exposez, la nature a donné à nos frères noirs, des talents égaux aux autres hommes de couleurs différentes et que ce qui apparaît comme des déficiences n'est que le fruit de conditions de vie dégradantes que ce soit en Afrique et en Amérique ... j’ai pris la liberté d’envoyer votre almanach à Monsieur de Condorcet ... je considère par cet acte que ce document dissipera des malentendus et vous rendra droit contre les injustices que subissent les gens de votre couleur.»[16]
De fait, Jefferson envoie une lettre à Condorcet accompagnant l'almanach de Banneker: «Je suis heureux de vous annoncer que nous avons maintenant aux États-Unis un nègre, le fils d'un homme noir né en Afrique et d'une femme noire née aux États-Unis, qui est un très respectable mathématicien. Je l'ai fait travailler sous l'un de nos directeurs principaux pour aménager la nouvelle ville fédérale sur le Patowmac, et pendant ses loisirs, il a élaboré un Almanach pour l'année qui vient, Almanach qu'il m'a transmis de sa propre main et que je vous envoie. J'y ai remarqué qu'il a trouvé des solutions de problèmes géométriques très élégantes. Ajoutez à cela qu'il est un membre très digne et respectable de la société.». Cependant, si Jefferson approuve les paroles de Banneker, il ne l'aide pas dans sa lutte pour l'abolition de l'esclavage[17],[18].
L'astronome et le scientifique
Après la guerre, Banneker s’engage dans l’astronomie: en 1789, il prédit avec succès une éclipse. Entre 1792 et 1802, Benjamin Banneker publie le Benjamin Banneker's Almanac, qui contribue également à prouver aux Américains que les Afro-Américains ne sont pas intellectuellement inférieurs aux Blancs.
Banneker a vécu quatre ans après l'abandon de ses almanachs. Il publie successivement un traité sur les abeilles, une étude mathématique sur le cycle du criquet, et des pamphlets anti-esclavagistes[19].
Mort
Lors d'une promenade avec un ami, le 9 octobre 1806, il se plaint, se sentant mal, il rentre chez lui pour se reposer sur son canapé, il meurt dans son sommeil quelques heures plus tard. Il est inhumé le mardi 11 octobre 1806 dans le cimetière familial jouxtant sa propriété[20].
Hommages
La personnalité exceptionnelle de Benjamin Banneker et le peu de sources historiques sur lesquelles s'appuyer, font que s'est forgée une mythologie autour de lui, mais cela ne doit point diminuer les réalisations très réelles et remarquables de Benjamin et sa contribution tant scientifique que culturelle puis la forte symbolique qu'il apporta aux Afro-Américans[21].
Le 9 juin 1998 est inauguré à Oella, Maryland, un musée dédié à la mémoire et à l’œuvre de Benjamin Banneker, le Banneker Historical Park & Museum[22], dans le parc est reconstitué la maison de Banneker ainsi que la ferme où il a vécu[23].
En 1875, est inauguré le Banneker-Douglass Museum(en) à Annapolis dans le Maryland[24],[25].
Le Community College de Baltimore possède un planétarium au nom de Banneker[26].
Divers établissements scolaires et universitaires du Maryland, de l'Alabama, de Washington D.C, du Missouri, du Tennessee, de l'Indiana, de la Floride, de la Louisiane, etc., portent le nom de Benjamin Benneker ou ont des bâtiments à son nom[27],[28],[29],[30],[31],[32],[33],[34],[35],[36],[37].
Plusieurs prix sont à son nom:
Benjamin Banneker Award, décerné par l'Alabama Agricultural and Mechanical University, de Huntsville, Alabama
Benjamin Banneker Award, décerné par la Temple University College of Education, de Philadelphie, Pennsylvanie
Benjamin Banneker Award for Excellence in Math and Science, décerné par la Metropolitan Buffalo Alliance of Black School Educators, de Buffalo, New York
Benjamin Banneker Award for Outstanding Social Commitment and Community Initiatives, décerné par l'American Planning Association, National Capital Area Chapter, Washington, D.C.
Benjamin Banneker Legacy Award, décerné par le Benjamin Banneker Institute for Science and Technology, de Washington, D.C.
(en-US) «Benjamin Banneker», dans Complete Dictionary of Scientific Biography, Détroit, Charles Scribner's Sons, (ISBN978-0-684-31559-1, lire en ligne)
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(en-US) Silvio A. Bedini, «Benjamin Banneker and the Survey of the District of Columbia, 1791», Records of the Columbia Historical Society, Washington, D.C., vol.69/70, , p.7–30 (ISSN0897-9049, lire en ligne, consulté le )
Notices dans des encyclopédies et manuels de références
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Essais
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(en-US) Lillie Patterson, Benjamin Banneker: Genius of Early America, Nashville, Tennessee, Abingdon Press, , 150p. (ISBN9780687029006, lire en ligne),
(en-US) Kevin Conley, Benjamin Banneker Scientist and Mathematician, New York, Chelsea House Publications, , 120p. (ISBN9781555465735, lire en ligne),
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(en-US) Myra Weatherly, Benjamin Banneker: American Scientific Pioneer, Minneapolis, Minnesota, Compass Point Books, , 120p. (ISBN9780756515799, lire en ligne),
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(en-US) Laura Baskes Litwin, The Life of Benjamin Banneker: Astronomer and Mathematician, Berkeley Heights, New Jersey, Enslow Publishing, , 104p. (ISBN9780766061125, lire en ligne),
Articles
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(en-US) Annie E. Duncan, «Benjamin Banneker», Negro History Bulletin, Vol. 5, No. 4, , p.85-86 (2 pages) (lire en ligne),
(en-US) William B. Settle, «The Real Benjamin Banneker», Negro History Bulletin, Vol. 16, No. 6, , p.129-135 (7 pages) (lire en ligne),
(en-US) Silvio A. Bedini, «Benjamin Banneker and the Survey of the District of Columbia, 1791», Records of the Columbia Historical Society, Washington, D.C., Vol. 69/70, 1969 / 1970, p.7-30 (24 pages) (lire en ligne),
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(en-US) Gene Andrew Jarrett, «"To Refute Mr. Jefferson's Arguments Respecting Us": Thomas Jefferson, David Walker, and the Politics of Early African American Literature», Early American Literature, Vol. 46, No. 2, , p.291-318 (28 pages (lire en ligne),
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(en-US) Sethanne Howard, «Benjamin Banneker and Celestial Navigation», Journal of the Washington Academy of Sciences, Vol. 101, No. 1, , p.29-42 (14 pages) (lire en ligne),
(en-US) Arthur Scherr, «“An Honest, Intelligent Man”», The Virginia Magazine of History and Biography, Vol. 127, No. 4, , p.300-339 (40 pages) (The Virginia Magazine of History and Biography Vol. 127, No. 4 )
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