Il est renommé pour avoir créé le fameux catalogue d'objets du ciel profond portant son nom.
Biographie
Charles Messier naît le à Badonviller dans la principauté de Salm-Salm où ses parents, Nicolas Messier (1682-1741) et Françoise née Grandblaise (?-1765), sont établis. Il est le dixième d'une famille de douze enfants[1]. Son père était maire de Badonviller et commissaire aux saisies réelles dans la principauté de Salm-Salm[2].
À l'âge de vingt ans, alors qu'il se destinait à des fonctions judiciaires[2], il vient à Paris[1] pour exercer en tant qu'astronome[2]. Accueilli par Joseph-Nicolas Delisle, il se forme à l'observation des phénomènes astronomiques, notamment les éclipses et la recherche des comètes[1]. De 1758 à 1805, il travaille à l'observatoire de l'Hôtel de Cluny. Il y habitera depuis son mariage en 1771 jusqu'à sa mort. Malheureusement, son épouse meurt en couches et leur fils peu après, ce qui l'engage à se consacrer entièrement à ses travaux[3].
Surnommé «le furet des comètes» par Louis XV, il devient membre de l'Académie des sciences en 1778[4],[5],[6].
À la fin de sa vie, Charles Messier est honoré par Napoléon qui le décore, en 1806, de la Croix de la légion d'honneur. En retour, Messier rédige un mémoire vouant la grande comète de 1769 à l'empereur, né cette année-là, ce qui lui vaudra des critiques dans la communauté scientifique[7].
Il meurt à Paris le , à l'âge de 86 ans. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (11edivision) à Paris[8]. Sa tombe a été récemment sauvée de l'oubli[9].
Observations et découvertes astronomiques
Comètes et astéroïdes
La grande comète de 1769 au-dessus d'Amsterdam
Entre 1760 et 1801, Charles Messier étudie scrupuleusement 44 comètes et en découvre 20 — parfois conjointement avec d'autres astronomes, notamment Pierre Méchain et Alexis Bouvard. Il collabore également avec son ami Bochart de Saron, conseiller puis président au parlement, un fervent mathématicien qui calcule pour lui la trajectoire des comètes d'après ses observations[10].
Parmi les comètes découvertes pendant cette période, on peut citer: C/1763 S1 (Messier), C/1764 A1 (Messier), C/1766 E1 (Messier), C/1769 P1 (Messier), D/1770 L1 (Lexell), C/1771 G1 (Messier), C/1773 T1 (Messier), C/1780 U2 (Messier), C/1785 A1 (Messier-Méchain), C/1788 W1 (Messier), C/1793 S2 (Messier) et C/1798 G1 (Messier).
Le , il est un des co-découvreur de la grande comète C/1771 A1.
Il observe l'astéroïde Pallas le , 23 ans avant sa découverte, note sa position et pense qu'il s'agit d'une étoile[11],[12].
Le , il est le co-découvreur, avec Pons, Méchain et Bouvard, de la comète C/1801 N1 (Pons).
Amas stellaires et nébuleuses
la Galaxie du Tourbillon découverte par Messier en 1773. Image prise en janvier 2005 par le télescope spatial Hubble
En 1764, il découvre la nébuleuse de l'Haltère (M27) ainsi que la galaxie d'Andromède (M31). En 1773, il découvre la galaxie principale NGC 5194 du couple de galaxies M51 (Galaxie du Tourbillon).
En 1781, il découvre la galaxie principale de l'amas de la Vierge (M87 alias Virgo A).
Le catalogue Messier
Article détaillé: Catalogue de Messier.
La Nébuleuse d'Orion dessinée par Messier à laquelle il donna la désignation M42 dans son catalogue
La renommée actuelle de Charles Messier est avant tout issue de son catalogue de 110 objets du ciel profond d'aspect diffus (amas stellaires et nébuleuses au sens de l'époque), catalogue qu'il produisit à l'intention des chasseurs de comètes afin d'éviter toute confusion avec ces objets fixes et encore étranges.
La première édition du catalogue parait en 1774 et répertorie 45 «nébuleuses». La version datée de 1781, considérée comme étant la plus aboutie, en compte 103.
Le catalogue connaît une grande postérité et est même complété jusqu'en 1966 avec l'ajout de sept nouveaux objets[13]. Aujourd'hui, ce catalogue n'est pas tant utilisé par le chasseur de comètes que par l'astronome amateur désireux d'avoir un aperçu des objets les plus spectaculaires qu'il pourra trouver dans le ciel nocturne. Il répertorie en effet la plupart des amas, nébuleuses et galaxies les plus brillants du ciel boréal et, dans une moindre mesure, austral.
Hommages
Les cratères Messier et Messier A pris en photo lors de la mission Apollo 11.
Le canal Messier au sud du Chili est un hommage a posteriori, lié à différentes erreurs de retranscription écrite sur les cartes de l'époque[14], l'astéroïde (7359) Messier et un cratère lunaire de 11 km ont été nommés en son honneur.
La bibliothèque de l'Observatoire de Paris conserve une collection Messier[15] composée de documents manuscrits dont certains ont été numérisés:
Observations célestes faites à Paris à l'Hôtel de Cluny par Messier entre 1753 et 1756[16];
Journal des observations astronomiques faites à l'Observatoire de la Marine par Messier entre 1757 et 1760[17];
Table des positions de la comète de 1770 par Messier[18];
Louis Sadoul, Mémoires de l'Académie de Stanislas: Discours à la cérémonie de Badonviller, , 5p. (lire en ligne)
Suzanne Débarbat (d'après Jean-Paul Philbert, Le Furet des comètes, Charles Messier, Ed. Pierron, 2000), «Messier et l'observatoire de la Marine», L'Astronomie, no109, , p.34-37
Martine Groult, Sylviane Albertan-Coppola (dir.) et Antony McKenna (dir.), «Notes de lecture: Jean-Paul Philbert: Charles Messier (Badonviller, 1730 -Paris, 1817). Le furet des comètes., 2000», Dix-huitième Siècle, no34 «Christianisme et Lumières», , p.653-654 (lire en ligne, consulté le )
(en) Maik Meyer, «Charles Messier, Napoleon, and Comet C/1769 P1», International Comet Quarterly, , p.3, 4, 5, 6 (ISSN0736-6922, lire en ligne, consulté le )
Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p.250
Suzanne Débarbat (d'après Jean-Dominique Cassini (IV): Mémoires pour servir à l'histoire des sciences, volume III (Éloge de Saron)), «Messier et l'observatoire de la Marine», L'Astronomie, no109,
(en) René Bourtembourg, «Messier's Missed Discovery of Pallas in April 1779», Journal for the History of Astronomy, vol.43, no2, , p.209–214 (DOI10.1177/002182861204300205, Bibcode2012JHA....43..209B)
Danielle Briot, «Le catalogue de Messier hier et aujourd'hui», L'Astronomie, no109, , p.38-43
Frédéric Aitken, Jean-Numa Foulc, Pascal Mao et Nicolas Robinet, «Les avatars de la toponymie dans les confins géographiques, exemple du canal «Messier» en Patagonie chilienne», Confins. Revue franco-brésilienne de géographie / Revista franco-brasilera de geografia, no35, (ISSN1958-9212, DOI10.4000/confins.13093, lire en ligne, consulté le )
Jean-Paul Philbert, Le furet des comètes: Charles Messier, Badonviller 1730 - Paris 1817, Sarreguemines, Editions Pierron, , 159p. (ISBN2-7085-0247-6 et 978-2708502475).
Manuscrits
Charles Messier, Observations célestes faites à Paris à l'Hôtel de Cluny (manuscrit), Paris, 1753-1756, 744p. (lire en ligne [jpg]).
Charles Messier, Journal des observations astronomiques faites à l'Observatoire de la Marine (manuscrit), Paris, 1757-1760, 403p. (lire en ligne [jpg]).
Charles Messier, Table des positions de la comète de 1770 (manuscrit), Paris, , 1p. (lire en ligne [jpg]).
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