Frédéric de Bissy est né à Londres le . Il était le fils de Séphano, baron de Bissy et de Catherine Thornhill, fille de Sir Joseph Thornhill, de Thornhill Hall et de Marie Margeleine Hogg. Lorsque ses parents, mariés selon le rite anglican, vinrent s’installer à Paris et s’y marièrent selon le rite catholique le 21 décembre 1778, il fut baptisé le même jour sous le prénom de Frédéric qui était celui de son parrain, Frédéric prince de Salm Kirbourg[2].
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Activité |
militaire, astronome |
Archives conservées par |
Service historique de la Défense (GR 8 YD 2650)[1] ![]() |
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Militaire, Frédéric de Bissy, termina sa carrière comme colonel d’état-major et maréchal de camp honoraire[3]. Il fut également astronome,participant notamment en tant qu'astronome en chef au début de l’expédition scientifique vers les mers du Sud conduite par Nicolas Baudin.
Frédéric, comte de Bissy, mourut le à Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne)[4]
Commencée sous l’Ancien Régime, elle se déroule pendant la Révolution, l’Empire et la Restauration[5].
En 1787 le prince de Luxembourg, qui avait connu son père, lui octroie le brevet de capitaine à la suite du corps des volontaires de Luxembourg, alors qu’il était vraisemblablement aux États-Unis.
Rentré en France en 1789, il est nommé capitaine-aide-major du 2e bataillon de la 5edivision de la garde nationale parisienne. Puis il passe premier capitaine au 13ebataillon d’infanterie légère le 1er septembre 1792. Il entre alors en campagne dans l’armée de la Moselle. Il est arrêté et emprisonné durant quelques mois comme noble en 1794.
Il retourne à l’armée en 1799 comme chef de bataillon au 2e bataillon auxiliaire de la Seine. En 1800 il est mis à la disposition du ministre de la marine pour participer, comme astronome en chef, à l’expédition de découverte commandée par Nicolas Baudin (voir plus loin).
Ayant quitté l’expédition Baudin en 1801 lorsque celle-ci arrive à l’Isle de France (Ile Maurice), il va y rester jusqu’en 1810. Adjoint à la direction du génie militaire, chef de bataillon à la suite dans le régiment de l’ile, il participe à la défense de l’Ile lors de l’attaque par les Anglais en 1810 et commande le régiment en l’absence du colonel, prisonnier, et du major, blessé.
De retour en France, il est nommé chef de bataillon par décret du 20 juillet 1811 au 29e régiment d’infanterie légère. Lors de la campagne de Russie il exerce diverses fonctions d’état- major au sein du 2e corps de la Grande Armée commandé par le maréchal Oudinot.
Le 2e corps n’alla pas à Moscou mais aida la Grande Armée à passer la Bérézina. Frédéric de Bissy y est fait prisonnier, et de plus en plus hostile à Napoléon, demande à acquérir la nationalité russe et à servir comme astronome dans des universités russes[6]. Cette demande n’a pas abouti mais l’abdication de Napoléon le fait rentrer en France.
Sous la Restauration il termine sa carrière militaire comme colonel, chef d’état major de la 6e division militaire (Besançon) où il reçoit sa retraite avec le brevet de maréchal de camp honoraire le 1er janvier 1827, avec 41 ans 3 mois 4 jours de services[7]. Auparavant il avait été chef d’état-major de la 4e division militaire (Nancy) puis de la 10e division militaire (Toulouse)[8].
Il est fait chevalier de la légion d’honneur le 22 mars 1812, officier de la légion d’honneur le 23 avril 1821, chevalier de Saint-Louis le 2 juin 1815[7].
Bien qu’ayant fait l’essentiel de sa carrière dans l’armée, Frédéric de Bissy est également connu comme astronome, un champ d'intérêt qu’il avait découvert à 18 ans lorsqu’il avait été admis à l’Observatoire de Paris par son directeur, Jean-Dominique Cassini durant quelques mois, en 1786 (à l’époque astronomie, géodésie et cartographie étaient étroitement liées).
Sous la Révolution, il fut admis de nouveau aux travaux astronomiques et météorologiques à l’Observatoire de Paris en 1795, ainsi qu’à l’observatoire de l’Ecole militaire[9].
Nicolas Baudin avait rapporté d’une expédition faite en 1796 en Amérique une riche collection de plantes et d’insectes. Il proposa un nouveau projet d’expédition vers les terres australes. Ce projet intéressait vivement les astronomes pour ses bénéfices attendus en géographie, et il reçut l’appui du Premier Consul. Le bureau des longitudes, de concert avec les commissaires de l’Institut, choisit deux astronomes pour participer à l’expédition, Frédéric de Bissy et Pierre-François Bernier[9].
L’expédition Baudin quitta Le Havre le 19 octobre 1800, comprenant la corvette Le Géographe, sous le commandement de Nicolas Baudin, et la corvette Le Naturaliste, sous le commandement d’Emmanuel Hamelin. Frédéric de Bisy embarqua comme astronome en chef sur Le Géographe[10].
La mésentente avec Nicolas Baudin, pour qui la partie géographique de l’expédition était secondaire, et de sérieux problèmes de santé amenèrent Frédéric de Bissy à quitter l’expédition lorsque celle-ci fit escale à l’Isle de France, en mars-avril 1801[11],[12].
Des documents faisant partie de papiers de famille conservés par les descendants du frère de Frédéric de Bissy nous font connaître d’autres activités de ce dernier. Le 1er juin 1786, il embarque pour les États-Unis, nouvellement indépendants, en qualité de chancelier-secrétaire du consulat général de France à Boston pour les états de New-Hampshire, Massachusetts et Rhode-Island.
Pendant son séjour à l’Isle de France (1801-1810), il poursuit ses activités scientifiques, notamment pour la levée de la carte de l’ile.
La famille de Bissy était originaire de Lombardie où elle portait le titre de comte que Frédéric de Bissy reprit à la Restauration, étant l’aîné de la seule branche subsistante.
Son père Stephano de Bissy avait joué un rôle important lors de la « Révolution de Gênes » en 1748 puis il passa en France où il s’engagea dans la marine, et ensuite à Londres où il épousa Catherine Thornhill en 1767. Parti en 1781 comme chef d’escadre avec le prince de Nassau-Siegen pour l’expédition de Majorque et Minorque, il n’en revint pas, et selon une tradition familiale il aurait été enterré à Carthagène en 1783[3].
Frédéric de Bissy épousa successivement Marie d’Amis (Paris, 21 novembre 1791) et Anne Augustine Hubert, mais n’eut pas de postérité[13].
Les armes de la famille de Bissy, d’origine italienne, sont, en langage héraldique, décrites de la manière suivante : d’azur, au chevron d’or, accompagné en chef, à dextre d’un soleil d’or, à sénestre d’une étoile à six raies du même, et, en pointe, d’une montagne de trois coupeaux d’argent, le coupeau dextre surmonté d’un pélican, le coupeau du milieu surmonté de lances entières et brisées, le coupeau sénestre chargé d’une tour crénelée de gueules ; au-dessus de la montagne se trouve un croissant contourné d’or . L’écu posé sur l’aigle noire d’Autriche éployée donnée par un empereur de ce pays à un ancêtre, l’aigle accolé d’une couronne de marquis[17].
La cuvée 2005 d'un merlot produit à Margaret River, en Australie, a été nommée Bissy en son honneur[18].