Jean-Marc Bonnet-Bidaud (né en 1950) est un astrophysicien français au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). Il est aussi consultant scientifique pour le magazine Ciel & Espace. Ses recherches portent sur les derniers stades de la vie des étoiles et l'étude des astres denses de l’Univers. Il a publié de nombreux articles sur l’histoire de l’Univers et les grands problèmes de la cosmologie moderne et mène actuellement des travaux sur les racines de l’astronomie ancienne en Afrique et en Chine.
Il est responsable de la Communication pour l'Astrophysique au CEA et administrateur de l'Association française d'astronomie.
Travaux scientifiques
Jean-Marc Bonnet-Bidaud est spécialiste de l'astrophysique des hautes énergies et de l'étude des étoiles très condensées de la Galaxie (naines blanches, étoiles à neutrons et trous noirs). Ses travaux scientifiques portent sur les phénomènes astrophysiques extrêmes observés autour de ces objets compacts.
Il a participé à l'exploration en rayons X et ultraviolet de notre galaxie à l'aide des missions spatiales européennes COS-B (1975-1982), EXOSAT, IUE et récemment[Quand?] XMM et INTEGRAL.
En tant que responsable du détecteur de rayons X du premier satellite européen COS-B, il a été un pionnier dans la recherche des sources binaires à rayons X de la Galaxie avec une contribution particulière sur l'étonnante source Cygnus X-3[1],[2]. Il a ensuite dirigé un groupe international pour les observations et la modélisation de la chute de matière (accrétion) sur les naines blanches fortement magnétiques.
Parmi ses articles scientifiques les plus cités figurent la découverte et l'étude collaborative d'une supernova atypique observée en 2006[3],[4],[5] et la découverte d'abondances anormales de CNO (carbone-azote-oxygène) parmi les naines blanches magnétiques en accrétion[6],[7],[8].
À partir de 2009, Jean-Marc Bonnet-Bidaud participe au projet StarAcc (initialement projet POLAR)[9] qui se propose de reproduire en laboratoire les conditions physiques analogues à celles existantes à la surface des naines blanches magnétiques grâce à l'utilisation de laser de puissance. Le projet POLAR a franchi une étape essentielle en 2016 en démontrant pour la première fois la possibilité de reproduire en laboratoire une structure d’accrétion (choc d’accrétion et zone radiative) en accord avec les prédictions numériques et les observations astrophysiques[10],[11],[12].
Ce résultat ouvre la voie à l’utilisation de lasers très énergétiques, comme le NIF (National Ignition Facility-USA) ou le LMJ (Laser Megajoule-France), pour atteindre des régimes radiatifs rigoureusement homothétiques à la situation astrophysique[13].
À terme, ces expériences devraient permettre de produire de façon fiable en laboratoire des maquettes miniatures quasi-analogues aux conditions astrophysiques réelles [14].
Diffusion des connaissances
Jean-Marc Bonnet-Bidaud a été rédacteur pour l'astronomie dans la revue La Recherche de 1984 à 1992, membre du comité de rédaction du Journal du CNRS Images de la Physique de 1995 à 2000 et conseiller scientifique de la revue Ciel & Espace de 1993 à 2008.
Médiation scientifique
Il a été également commissaire de plusieurs expositions astronomiques «Voyage au Centre de la Galaxie»[15] (de février à au Palais de la Découverte), «Les mystères de l'Univers»[16] (avec Philippe Chauvin, au Trocadéro) et «Vous avez dit Univers?»[17] (avec Philippe Chauvin, novembre à , station Montparnasse).
En 2012, Jean-Marc Bonnet-Bidaud a été président du jury du Festival du Film de Chercheur[18].
Avec le philosophe des sciences Thomas Lepeltier, Jean-Marc Bonnet-Bidaud a codirigé en 2012 la publication de l'ouvrage collectif Un autre cosmos?[19]. L'idée centrale du livre est d'inciter les chercheurs à se pencher sur des modèles cosmologiques alternatifs à celui du Big Bang[20].
En 2015, il est co-auteur avec Roland Lehoucq du webdocumentaire «L'Odyssée de la Lumière»[21] qui retrace le trajet de deux particules de lumière, SOHO provenant du centre du Soleil et MAX originaire du fond diffus cosmologique. Il est commissaire de l'exposition temporaire «2015: l'Odyssée de la Lumière»[22] présentée à la Cité des Sciences et de l'Industrie du au , à l'occasion de l'Année Internationale de la Lumière[23].
En 2019, il a créé, en collaboration avec ARTA[24] et le Théâtre du Soleil[25], le spectacle «Le Premier Matin du Monde» qui met en scène les différents récits cosmogoniques et expose l'unité qui sous-tend les questionnements essentiels sur la création du Monde dans les différentes cultures (Chine, Afrique, Grèce, Perse, Inde, Mayas), en parallèle avec le Big Bang moderne. Ce spectacle a donné lieu à la production de séquences vidéos [26] et d'une exposition itinérante[27].
Histoire des Sciences
Création du CEA et du CERN
Jean-Marc Bonnet-Bidaud est l'auteur, avec le réalisateur Jérôme Blumberg, du documentaire "Géants de Science: Voir l'intérieur de la Matière" qui retrace la naissance du CEA et du CERN au travers de quatre portraits de grands physiciens qui ont été des acteurs clés de la naissance de la recherche atomique en France. Pierre Victor Auger, Bertrand Goldschmidt, Jacques Labeyrie, Georges Charpak [28].
Histoire de la cosmologie
De 1993 à 2005, Jean-Marc Bonnet-Bidaud a réalisé pour la revue Ciel et Espace une série d'entretiens avec des physiciens et astrophysiciens qui ont été des acteurs majeurs de la cosmologie moderne et notamment des contributeurs importants au développement et à la critique du modèle du Big Bang. Ces entretiens avaient pour but de livrer les témoignages et les points de vue, parfois critiques, de ces scientifiques de premier plan sur le modèle cosmologique actuel. Parmi ces scientifiques figurent l'astrophysicien anglais Fred Hoyle[29], un des auteurs d'un modèle d'univers stationnaire (Théorie de l'état stationnaire), concurrent du Big Bang, l'étasunien Geoffrey Burbidge[30] et l'indien Jayant Narlikar[31] ouvertement critiques du modèle du big bang, le physicien d'origine allemande Hans Bethe[32], le directeur scientifique du Laboratoire national de Los Alamos où fut conçue la bombe atomique des USA, l'étasunien Allan Sandage[33], successeur de Edwin Hubble dans la mesure de l'expansion de l'Univers, le français Gérard de Vaucouleurs[34], un des principaux protagonistes d'une longue controverse sur la mesure de la constante de Hubble ainsi que le français Jean-Claude Pecker[35], un des "pères" de l'astrophysique française.
Astronomie chinoise
Jean-Marc Bonnet-Bidaud est le responsable de l'étude scientifique de la plus ancienne carte d'étoiles connue, l'atlas stellaire de Dunhuang (manuscrit S.3326), un document rare trouvé en Chine le long de la route de la soie et maintenant conservé à la British Library à Londres, en Angleterre [36]. La carte comporte l'ensemble des constellations chinoise sur la totalité du ciel visible depuis l'hémisphère nord[37]. L'étude fournit une datation maintenant révisée vers + 650-685, placant cette carte comme contemporaine du début de la dynastie Tang et très probablement produite par le célèbre astronome chinois Li Chunfeng[38],[39],[40],[41],[42]. Cette recherche a fait l'objet du documentaire La carte céleste de Dunhuang produit en 2009 par le CNRS-Images[43].
En 2017, Jean-Marc Bonnet-Bidaud a publié 4000 ans d'astronomie chinoise - Les officiers célestes[44],
un livre qui présente une synthèse des découvertes astronomiques réalisées dans la Chine ancienne
[45],[46],[47]. Pour cet ouvrage il a reçu en 2018 le Prix Pavie de l'Académie des Sciences de l'Outre-Mer[réf.souhaitée]. Le livre a été traduit en chinois en 2019
[48].
En 2018, il a co-écrit pour la chaine ARTE le film Chine, l'Empire du Temps, un documentaire-fiction en deux épisodes qui retrace la rencontre de l'astronomie chinoise par les jésuites au XVIIesiècle à l'aide de reconstitutions historiques et décrit l'évolution actuelle de la Chine avec un accès à de nombreux laboratoires et installations astronomiques chinois comme le FAST, le plus grand radiotélescope du monde, mis en service en 2016[49].
Astronomie Dogon
En collaboration avec les ethnologues Germaine Dieterlen et Jean Rouch, Jean-Marc Bonnet-Bidaud a mené en 1998 une étude à Sanga en pays Dogon qui a conduit à la découverte d'un observatoire Dogon consacré à Sirius[50],[51].
La mission scientifique est le sujet d'un reportage [52] et de plusieurs documentaires scientifiques par le CNRS-Images [53].
- Prix Auguste-Pavie 2018 de l’Académie des sciences d’outre-mer
2013: Histoire et philosophie des sciences collectif, sous la direction de Thomas Lepeltier, "La science chinoise" par Jean-Marc Bonnet-Bidaud, Éditions Sciences Humaines, 2013 (ISBN9782361060398)
2012: Variations sur un même ciel collectif, Aurélien Barrau, Jean-Marc Bonnet-Bidaud, Michel Cassé & 20 auteurs, Édition La Ville Brûle, 2012 (ISBN978-2-36012-031-4)
2012: Le Soleil dans la peau de Jean-Marc Bonnet-Bidaud, Alain Froment, Patrick Moureaux, Aymeric Petit, Éditions Robert Laffont, 2012 (ISBN2-221-13056-1) (sortie le )
2012: Un autre cosmos? sous la direction de Thomas Lepeltier et Jean-Marc Bonnet-Bidaud, Collection Philosophie des Sciences, Édition Vuibert, 2012 (ISBN2311007742) (sortie le )
2009: Étoiles dans la nuit des temps, collectif, Édition L'Harmattan, 2009 (ISBN978-2-296-07034-9)
2002: Daniel Pontoreau collectif Jean-Marc Bonnet-Bidaud, Ann Hindry, Luc Lang, Édition Actes Sud, 2002 (ISBN978-2-7427-3591-4)
1991: L'État des Sciences sous la direction de Nicolas Witkowski, Éditions La Découverte 1991, (ISBN9782707120694)
Films
2018: Chine, l'Empire du Temps Documentaire-fiction, Réalisation: Cédric Condon Auteurs: Arya Surodwidjojo et Jean-Marc Bonnet-Bidaud, Producteurs: ARTE France, Point du Jour, China Intercontinental Communication Center, Info Focus Asia, Durée: 2x52 min, Date de production: 2018.
(en) M. van der Klis et J.M. Bonnet-Bidaud, «The X-ray ephemeris of Cygnus X-3», Astronomy and Astrophysics, vol.214, , p.203 (Bibcode1989A&A...214..203V).
(en) J.M. Bonnet-Bidaud et M. Mouchet, «The anomalous ultraviolet spectrum of the AM HER star H 0538 + 608», Astronomy and Astrophysics, vol.188, , p.89 (Bibcode1987A&A...188...89B).
(en) Cross, J.E. et al., «Laboratory analogue of a supersonic accretion column in a binary star system», Nature Communications, vol.7, , id. 11899 (DOI10.1038/ncomms11899, Bibcode2016NatCo...711899C).
Lehoucq, R., «Une étoile en laboratoire», Le Monde Sciences, (lire en ligne).
Le document est visible sur le site de l'International Dunhuang Project (IDP):
J.M. Bonnet-Bidaud, F. Praderie et S. Whitifield, «The Dunhuang Chinese sky: a comprehensive study of the oldest known star atlas.», Journal of Astronomical History and Heritage, vol.12, no1, , p.39–59 (Bibcode2009JAHH...12...39B, arXivarXiv:0906.3034)
Chine, l'Empire du Temps Documentaire-fiction, Réalisation: Cédric Condon Auteurs: Arya Surodwidjojo et Jean-Marc Bonnet-Bidaud, Producteurs: ARTE France, Point du Jour, China Intercontinental Communication Center, Info Focus Asia, Durée: 2x52 min, Date de production: 2018.
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